Barrages et bassines : faux remèdes
Barrages et bassines : faux remèdes à la sécheresse.
En ce temps de canicule (qui risque hélas de se reproduire de plus en plus souvent), il n'est pas inutile de rappeler pourquoi les écologistes s'opposent depuis longtemps à la multiplication des réserves d'eau de surfaces (barrages-réservoirs ou retenues collinaires).
Non qu'il ne faille "retenir l'eau", mais pas en surface, où une bonne part va s'évaporer par fortes chaleurs, comme on le constate depuis des années en Californie ou en Espagne : dans le sol et le sous-sol, dans les zones humides et nappes phréatiques.
Or, les retenues d'eau assèchent les tronçons de rivière situés en aval, détruisent les écosystèmes et noient les zones humides.
Leur rendement est de plus en plus problématique : "Des études récentes ont conclu que les pertes sur les lacs de l'Ouest américains peuvent atteindre 20 à 60 % des flux entrants, c'est considérable. D'autres, réalisées en Espagne, ont conclu que dans les régions équipées de barrages, les sècheresses sont deux fois plus intenses et plus longues." '("Le Monde, 9 & 10 août 2020, p 7, citant l'hydrogéologue Christian Amblard).
Il est donc plus que regrettable que le nouveau ministre de l'agriculture, Julien Denormandie, continue à épouser le discours des lobbies à vue basse de l'agriculture industrielle d'hier, en prônant la création de 60 nouveaux barrages-réservoirs.
Les écologistes ne sont pas les défenseurs éthérés et irresponsables des fleurs, des petits oiseaux et de la vie sauvage, mais ceux de l'intérêt général à long terme de l'humanité.
Nous continuerons à nous battre contre tous les projets de nouveaux barrages-réservoirs. Et pour une gestion responsable de la ressource en eau dans le nouveau contexte de changement climatique.