Sivens : halte aux fauteurs de violence

Publié le par Europe Ecologie-Les Verts Hautes-Pyrénées

 

SIVENS : Halte à la provocation !

Vérité et justice pour Rémi Fraisse.

Arrêt immédiat du chantier.

Le 3 septembre nous avions titré notre communiqué : "Semeurs de désespoir : à Sivens (81) le président du Conseil général et le préfet ont choisi le passage en force". Et nous avions alors conclu : "Tous les écologistes de terrain engagés au Testet, contre ce projet de barrage inutile, dispendieux et destructeur, ne peuvent que douter de la capacité du gouvernement et de sa majorité à prendre en compte réellement les enjeux écologiques.Ils sèment donc à cet égard du désespoir .Que pensent-ils pouvoir en récolter ?"

Pendant près de deux mois d'affrontements quasi-quotidiens, la destruction du vallon du Testet a suivi son cours. (Entre-temps, M. Carcenac, président du CG, a été élu sénateur du Tarn avec 404 voix sur 1049 au premier tour...où pour la première fois un candidat écologiste a recueilli 60 voix. Au 2d tour il a recueilli 475 voix sur 1030, et le candidat écologiste, Pascal Pragnère, 81 voix.)

Nous avons exprimé, avec nos amis du comité Notre Dame Des Landes 65, notre inquiétude à la représentante de la préfète des Hautes-Pyrénénes qui nous a reçus le 23 septembre. Nous avions dit alors en substance que cette violence pouvait dégénérer à tout moment.

Ce samedi 25 octobre, nous étions pour la première fois sur place, et nous avons pu constater l'état dans lequel se trouve à présent le vallon du Testet : bords de rivière arasés, fond de vallée raclée et tassée dans un paysage lunaire au fond duquel un groupe de minibus de CRS et de gendarmes montaient la garde pour protéger... un mini-groupe électrogène rangé sous un reste de cabane de chantier calcinée. Cette présence ostensible, face à une manifestation qui se tenait quelques centaines de mètres plus loin, dans la partie non raclée de la vallée, avait tout de la provocation délibérée.

Quand nous sommes rentrés vers le lieu de la manifestation vers 17h, nous avons croisé le groupe de cent à deux cents jeunes (parfois très jeunes), le visage fermé ou dissimulé, certains armés d'un bouclier confectionné par leur soin, d'autres avec des sacs contenant à l'évidence des armes par destination, qui se dirigeaient vers l'emplacement policier. La provocation avait donc parfaitement fonctionné.

Nous avons trop appris de l'Histoire que face à la violence des Puissants, la contre-violence des Faibles est dérisoire ou contre-productive. Nous n'avons donc aucune raison d'encourager de quelque façon que ce soit ce genre de réaction.

C'est pourquoi nous ne pouvons traiter que par un mépris attristé la première réaction télévisée de M.Carcenac mettant en cause les organisateurs de la manifestation quant au déclenchement des violences. Cette inversion des responsabilités relève d'une impudence que l'on peine à qualifier.

Nous savons pertinemment qui est responsable de quoi.

Ci-après le communiqué national d'EELV :



Depuis de long mois, de nombreux militants, venus de tous horizons, s'opposent au Barrage du Testet dans la forêt de Sivens dans le Tarn. EELV soutient la démarche depuis le début et s'est toujours associé aux rassemblements de protestation pour faire entendre la voix de la raison aux commanditaires de ce projet.

Hier, 25 octobre 2014, des milliers d'opposants se sont réunis pacifiquement sur le site pour faire entendre à nouveau leurs arguments à quelques jours de la publication du rapport d'experts initié par Ségolène Royal.

Malheureusement, des débordements et des violences entre forces de l'ordre et individus ont eu lieu en marge du rassemblement. Le décès d'un jeune homme de 21 ans, Rémi Fraysse est à déplorer. Rien ne justifie la mort d'un homme. Les écologistes présentent leurs condoléances à sa famille et demandent à ce que la plus grande transparence soit observée sur les causes réelles du décès.

Nous ne pouvons qu'être révoltés devant le déchainement de la violence, de quelque côté qu'il vienne, forces de l'ordre ou perturbateurs patentés. Nous condamnons fermement ces actes et appelons au calme pour les prochains jours.

Demain, 27 octobre 2014, le rapport sera rendu public et nous ne doutons pas qu'il confortera tous les arguments des opposants à ce grand projet inutile. Le chantier doit s'arrêter.

 

le 26 Octobre 2014



Emmanuelle COSSE
Secrétaire Nationale EELV

Véronique VINET
Secrétaire EELV MIDI-PYRENEES

Guillaume CROS

Président élus EELV au CONSEIL REGIONAL MIDI-PYRENEES



 

Publié dans Région

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