A propos du nouveau CA du Parc National des Pyrénées

Publié le par Les Verts Hautes-Pyrénées

Petit bout de la lorgnette et vrais enjeux

à propos du nouveau CA du PNP

 

 

Concernant la composition du nouveau Conseil d'Administration du Parc National des Pyrénées, monter en épingle la supposée éviction d'une « anti-ours » par des « pro-ours », c'est non seulement une contre-vérité, mais c'est aussi voir les choses par le petiti bout de la lorgnette. Car les vrais enjeux se situent ailleurs. Cela nécessite donc quelques mises au point.


  1. Qui a tenté d'évincer qui ?

Sans la vigilance estivale de quelques militants, l'arrêté signé par le préfet Delage évinçait bel et bien le représentant de France Nature Environnement, présente au CA depuis la création du Parc en 1967, au profit d'un nouveau représentant des Associations de Protection de la Nature et de l'Environnement (Apne), en l'occurence la très protégée localement présidente de l'ASPP. Il a fallu toute la mobilisation de FNE pour obtenir une solution de compromis réintégrant les vraies Apne sans exclure la présidente de l'ASPP...solution refusée in fine par cette dernière, car elle souhaitait bien obtenir l'exclusion de FNE. Elle a préféré donc s'auto-exclure afin de pouvoir crier au scandale et poursuivre une stratégie de victimisation et son dénigrement des défenseurs de la Nature et de l'Environnement. Tout ceci au mépris total de la vérité !

  1. Qui défend la nature et l'environnement dans les Pyrénées ?

Il y a toute une Histoire à écrire des batailles menées par les Apne pour la sauvegarde de la nature et l'environnement des Pyrénées depuis plus de 30 ans. Résumons-en simplement l'acquis : sans ces batailles associatives (dans lesquelles l'ASPP n'a pris aucune part ! ) notre patrimoine aurait été gravement endommagé par des élus locaux irresponsables, véritables gribouilles du développement touristique non durable.

  1. Qui défend vraiment l'avenir du pastoralisme ?

Certainement pas ceux qui l'ont sacrifié à une certaine conception du tourisme : un tourisme ultra-saisonnier uniquement basé sur l'exploitation industrielle de « l'or blanc ». Résultat : une spéculation foncière et immobilière qui s'est développée au détriment des activités agricoles, au lieu de permettre une multi-activité intelligente dans laquelle le tourisme et l'agriculture se valoriseraient réciproquement.

Ces politiciens du passé qui ont toujours traité les écolos de rigolos sont aussi comptables de la PAC démantelée progressivement au nom du productivisme libéral, au lieu d'être repensée de façon à promouvoir l'agriculture dans les zones difficiles comme la montagne. L'échéance de 2013 sur la nouvelle PAC demande d'autres choix que les leurs.

Dans tout cela, la défense de la biodiversité, à travers la protection de l'espèce ursine (qui a toujours existé dans les Pyrénées, et fait donc partie de notre patrimoine) n'est qu'un élément, certes important, mais non isolé.

Les méfaits de l'ours ne sont que la partie émergée (par la grâce des médias) de l'iceberg. Faut-il encore rappeler qu'ils ne représentent qu'une infime partie des pertes d'ovins, loin derrière celles dues aux accidents et aux attaques de chiens sauvages générés par la non-surveillance des troupeaux ? Cette non-surveillance manifestant elle-même l'état de crise avancée dans laquelle PAC et politique touristique des élus locaux ont placé l'activité agro-pastorale.


Face à ces constats, Midi-Pyrénées Ecologie présentera ses propositions lors des élections régionales de mars prochain :

-Valorisation des productions montagnardes à travers leur labellisation et la promotion de filières locales de transformation et de commercialisation en circuits courts. Ceci afin de permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail et non plus de la (très provisoire) spéculation foncière;

-Aide à l'installation de jeunes agriculteurs par la promotion d'offices fonciers publics locaux et de GFA ;

-Promotion d'un autre tourisme par la défense et la mise en valeur de la nature, du petit patrimoine et de la culture locale. Ce qui passe par exemple par la mise en place de navettes valléennes de transport collectif pour l'accès aux stations de ski.

-Défense de la biodiversité comme élément de promotion d'un développement vraiment durable basé sur la multi-activité montagnarde.

Là est la vraie sauvegarde du patrimoine pyrénéen !

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