Conseil municipal de Tarbes du 19-12-11

Publié le par Europe Ecologie-Les Verts Hautes-Pyrénées

L'opposition municipale a voté contre le projet de budget 2012 avec l'argument qu'il ne prend pas en compte l'urgence sociale créée par la politique d'austérité nationale et le contexte social particulier de Tarbes (plus de chômage et de pauvreté que dans le reste du dépt). Claude Gaits pour l'opposition a proposé la création d'une ligne budgétaire de 0.3 M € et une table ronde avec les organisations caritatives et de solidarité, gagée sur des économies sur d'autres postes. C'est sur ce dernier point que la position n'était pas assez travaillée : il a proposé de réduire l'effort sur le remboursement de la dette et de reporter certains investissements. Personnellement, je suis intervenu derrière pour proposer plutôt un redéploiement des "subventions aux différents groupements" : voir texte ci-après.
Autres points importants abordés : l'avenir des abattoirs (inquiétude des salariés sur les conditions de reprise par le groupe Arcadie : le maire les rencontre demain. Il nous a rappelé la promesse d'Arcadie de céder l'activité ovins et un tonnage de 100 à 200 t de bovins aux abattoirs de Bagnères). La délégation de service public sur l'assainissement à la Lyonnaise (groupe Suez) : nous avons rapelé notre opposition et j'ai demandé la mise en place d'une tarification épargnant le plus gros des hausses aux petits consommateurs (hausse de 28.6% programmée sur 2015 pour le prix de l'eau assainie au m3). La création d'un service public local de production et de distribution d'énergie calorifique (réseau de chaleur à chaufferie bois) : j'ai convaincu mes collègues de l'opposition de voter pour. Par contre nous avons voté contre sa mise en délégation de service public au priv
é.
 

La politique associative de la ville de Tarbes en question

 

Difficile de se faire une idée sur la politique de la majorité tarbaise vis-à-vis des associations au vu du long inventaire à la Prévert que représente la délibération de janvier sur les « subventions aux différents groupements au titre du budget de l'année ». Inventaire pieusement reproduit par tranches par la presse locale sans aucune analyse.

Il faut une certaine patience et un peu de recul pour en dégager les tendances sous-jacentes.

M Trémège se glorifie régulièrement d'augmenter le budget global attribué « aux associations », encore faudrait-il voir lesquelles et comment.

C'est l'objet du présent travail accompli par le conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts.

 

  1. Un budget alliant le saupoudrage universel et la concentration des subventions sur quelques gros bénéficiaires.

Le montant total de ce budget au budget prévisionnel 2011 était de 5 196 011 €. (PS : les chiffres pour le budget 2012 sont sensiblement les mêmes, sauf exceptions rappelées plus bas)

 

-La solidarité

Elle se concentre essentiellement sur le CCAS : 1 548 800 € . Les associations indépendantes doivent se contenter de 320 000 € pour le COS (personnel municipal, géré par le syndicat CGT), et 105 540 € pour les autres associations de solidarité, au nombre de 51, parmi lesquelles les Restau du coeur pour 8 000 €, le Secours populaire et le Secours catholique pour 4 000 € chacun.

 

Soit au total 1 974 340 €.

 

-Le sport

1 191 207 € pour les associations sportives , dont 711 762 €, soit 59,75%, concentrés sur 3 clubs : le TGB, le TPR et le TPF. Auquel il faut ajouter les 143 500 € attribués à l'Office Municpal des Sports.

 

Soit un total de 1 334 707 €.

 

-Les écoles et la culture

Ici le gros bénéficiaire est la Caisse des Ecoles pour 805 000 €. Les associations culturelles se partagent le reste, soit 275 766 € pour 70 associations environ.

 

Soit un total de 1 080 766 €.

 

-Les fêtes et le tourisme

447 000 € pour l'Office du Tourisme, et 100 000 € pour le Comité des Fêtes, et 72 680 € pour des associations

soit

un total de 519 680 €.

 

-La vie associative générale

Elle se partage le reliquat entre plus de 70 associations

pour un total de 171 518 €.

 

On voit bien sur ce bilan la part respective des institutions para-municipales et des grosses machines du sport-spectacle d'une part et des associations indépendantes d'autre part; ces dernières ne touchent que des miettes soigneusement saupoudrées pour arroser, le plus souvent de façon symbolique, le plus de monde possible.

 

Mais le détail révèle aussi d'autres choix, quand l'on considère l'évolution prévue pour 2012 au regard des besoins exprimés.

 

2) Quelques choix révélateurs du projet de budget 2012

 

Courant novembre 2 commissions municipales se sont réunies pour examiner le projet de répartition des subventions pour 2012.

 

Il s'agit de la « Commission Solidarité » du 16-11 et de la « Commission vie associative » du 17-11.

Dans la 1e on apprend que le budget de 105 540 € aux petites associations est quasiment gelé pour 2012 à 105 900 €, alors même que les Restau du coeur ont demandé audience au maire pour l'alerter sur la montée dramatique de leurs besoins (montée des demandes d'aide et disparition des subventions européennes à la Banque alimentaire) et lui rappeler leur demande récurrente d'un local.

Résultat : la commission propose le gel de la subvention des Restau du coeur à 8 000 €.

 

Dans la 2de le budget proposé est réduit de 173 043 € à 162 055 €. Soit une baisse de 11 000 € environ.

Il n'est pas indifférent de constater que cette baisse est due pour près de la moitié à des dossiers non transmis. Seuls 6 050 € de baisse relèvent d'une « décision politique directe » : pour 2500 € celle-ci concerne la baisse générale des subventions modiques attribuées aux organisations syndicales de salariés.

Par ailleurs, l'association Cimade, qui accueille les demandeurs d'asile dans un local loué jusqu'à présent grâce à une subvention de l'Etat au titre de la politique de la ville, qui disparaît en 2012, voit sa subvention gelée à 1000 €, alors même qu'elle ne bénéficie pas des nouveaux locaux de la MDA de l'Arsenal, malgré une demande très ancienne. L'attribution de ces nouveaux locaux laisse rêveur, quand on constate que sur 16 attributions, 6 vont à des associations du « monde combattant », 2 à des associations de loisirs...et une seule à une association de solidarité !

On peut également noter que la Cimade ne figure même pas dans la liste des associations demandeuses en attente, non plus que FNE 65, pourtant elle aussi demandeuse !

 

 

Pour nous, ces choix sont clairs : ils sont anti-sociaux. Pour d'autres choix, il faut avoir le courage de dire que certaines subventions sont exagérées et doivent être redéployées : c'est le cas de celles aux grands clubs sportifs.

Par ailleurs la politique d'attribution des locaux et subventions aux associations doit redonner toute leur place aux associations de solidarité et de défense de l'environnement.

 

Nous revendiquons donc pour 2012 un redéploiement des subventions et attributions de locaux dans ce sens !

 

 

 

Henri LOURDOU, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts, le 15-12-11.

 

Publié dans Tarbes

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