Démission Collomb : crise du présidentialisme et métamorphose nécessaire de la démocratie
Démission Collomb :
crise du présidentialisme et métamorphose nécessaire de la démocratie
Rien ne serait plus illusoire que de commenter ce récent événement à la seule lumière de la personnalité des deux principaux protagonistes, Gérard Collomb et Emmanuel Macron.
Comme les deux incidents précédents de l'été (affaire Benalla et démission de Nicolas Hulot), il illustre au contraire un phénomène plus général de crise du présidentialisme, sur fond de déclin inéluctable du principe autoritaire.
Il n'est à cela que deux réponses possibles.
L'une, apparemment facile, mais illusoire et vaine, et potentiellement dangereuse pour nos libertés, est la crispation ultra-autoritaire sur le principe monarchique du pouvoir présidentiel. Elle est empruntée par tous ceux et celles qui se préparent à endosser le costume de candidat-e à la fonction présidentielle. Ce raccourci apparent est en fait une impasse, comme est en train de nous le démontrer brillamment le président actuel, de façon encore plus claire que ses deux prédécesseurs.
L'autre, moins évidente, et sans doute plus difficile, est celle que nous avons choisi à EELV. C'est celle d'une démocratie enfin adulte, basée sur le débat, la décision collective et le compromis démocratique. C'est à une véritable métamorphose de notre démocratie que nous sommes conviés. Pour cela, le cadre décrié des Partis est indispensable. Car seul il offre la stabilité et les repères nécessaires à une pratique effective du débat, longue, patiente et régie par des règles de procédure, pouvant seule déboucher sur des décisions collectivement acceptées.
Le Parlement européen, bien que bridé par le pouvoir encore excessif de la Commission et des Conseils intergouvernementaux, nous offre le plus bel exemple actuel d'un tel fonctionnement démocratique adulte.
Son élection le 26 mai prochain est donc un enjeu important de la métamorphose démocratique nécessaire pour sortir du présidentialisme : voter pour des députés capables de jouer ce jeu parlementaire de façon conséquente et assumée, comme les eurodéputés Europe Ecologie, est donc un enjeu du passage à la démocratie adulte.