octobre 2008 : Les Verts et la crise financière

Publié le par Les Verts Hautes-Pyrénées

 

Face à la crise :

Les réponses des écologistes


L'urgence économique et sociale est d'abord une urgence écologique. Or, face à la crise de la  « finance folle », les vieux réflexes conditionnées re-surgissent : beaucoup jettent par-dessus bord leur conscience écologique toute fraîche en revenant à la croissance à tout prix . Peu importe de quoi, mais créons de la croissance !

Face à une situation en effet inquiétante et à laquelle il faut faire face, les Verts ont 2 messages :

1) On ne fera pas l'économie d'une intervention massive de la puissance publique. En sauvant le système financier de l’effondrement, on sauve aussi l’économie réelle.

Un déficit budgétaire accru est en conséquence souhaitable temporairement pour soutenir l'activité économique et l'emploi.

Stop donc aux mesures d'austérité indiscriminées du projet de budget 2009. Les suppressions d'emplois de fonctionnaires en particulier doivent être repensées en fonction de leurs effets sur la demande globale dans le contexte nouveau de récession.

Il faut parallèlement, augmenter l’impôt sur les sociétés pour la part des bénéfices versés aux actionnaires, mettre fin à la fiscalité privilégié des stocks options, mettre en place une taxe exceptionnelle sur les profits pétroliers et gaziers, augmenter les minima sociaux, etc… Et enfin, mettre en place les politiques d’investissements pour lutter contre le changement climatique et nous préparer à la fin du pétrole bon marché.

Au niveau européen, voter avant la fin de la mandature du parlement européen, un paquet législatif qui fasse le ménage sur les marchés financiers. Il s’agira notamment de mettre en place une taxe Tobin sur l’ensemble des flux, d’interdire les ventes à découverte qui permettent aux spéculateurs de spéculer sans même avoir besoin d’avoir du capital en poche, de limiter drastiquement la possibilité de transformer des dettes en titres financiers (la fameuse « titrisation » qui est à l’origine de la diffusion des crédits américains subprime à l’ensemble du système financier mondial), de taxer à la source tous les flux financiers à destination des paradis fiscaux identifiés au niveau international, etc… Nous demandons à Nicolas Sarkozy, président de l’Union européenne, de mettre ce paquet législatif à l’ordre du jour du prochain conseil européen dans les prochain jours.


2) La réorientation de notre économie dans un sens plus écologique ne doit pas être ralentie, mais au contraire accélérée.

Les mesures économiques prévues dans le projet de loi issu du Grenelle de l'environnement (projet Borloo) doivent être impérativement maintenues, contre les lobbies prétextant de la panique financière, et notamment celles portant sur la réorientation des productions.

  • Introduction du bonus-malus sur les produits en fonction de leur impact environnemental

  • Conversion accélérée de notre agriculture vers l'agrobiologie

  • Diminution des déchets non recyclables à la source

  • Normes environnementales des nouvelles constructions et encouragement à la rénovation des anciennes

  • Basculement des investissements routiers sur le ferroviaire et le fluvial.
    Adoption de la taxe carbone.

Pour cela, l'instrument du déficit budgétaire doit être utilisé sans complexe : c'est en alliant réorientation de la consommation et des modes de vie et création d'emplois de type nouveau que l'on répondra le plus efficacement à la crise.

Ces politiques permettront à la fois de réduire la pression que nous exerçons sur l’environnement, créer des emplois au moment où le chômage redevient la première préoccupation des français et redonner du sens à l’économie. C’est tout l’enjeu du Grenelle de l’environnement en France et du paquet énergie climat en Europe, qui peut être voté avant la fin de l’année.

Publié dans politique nationale

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