Journées d'été des Verts et d'Europe Ecologie et enjeux de rentrée

Publié le par Les Verts Hautes-Pyrénées

Copenhague décembre 2009 : pour désamorcer

la bombe climatique, il faut restaurer la justice mondiale !

 

Faut-il mettre en évidence la responsabilité humaine dans le processus de dérèglement climatique qui s’accélère de façon brutale et dangereuse ?

 

Amin MAALOUF nous en dispense : « Si nous nous montrions incapables de changer nos comportements, et que la menace se révélait réelle, nous aurions tout perdu (c’est-à-dire que la rapidité et l’ampleur des changements provoqueraient un chaos tel que notre bien-être et nos institutions seraient détruits- NDR) ; si nous parvenions à changer radicalement nos comportements, et que la menace se révélait illusoire, nous n’aurions absolument rien perdu. Car les mesures qui permettraient de faire face à la menace climatique sont en réalité, quand on y réfléchit, des mesures qui, de toute manière, mériteraient d’être prises – afin de diminuer la pollution et les effets néfastes qui en résultent pour la santé publique ; afin de réduire les menaces de pénurie et les perturbations sociales qu’elles pourraient provoquer ; afin d’éviter les conflits acharnés pour le contrôle des zones pétrolières, des zones minières, ainsi que des cours d’eau ; et afin que l’humanité puisse continuer à avancer dans une plus grande sérénité. » (« Le dérèglement du monde », p 286-7).

 

Et au-delà, l’enjeu de la conférence mondiale de Copenhague est celui-ci : « Ce qui a fait son temps et qui doit à présent se clore, c’est l’Histoire tribale de l’humanité, l’Histoire des luttes entre nations, entre Etats, entre communautés ethniques ou religieuses, comme entre « civilisations ». Ce qui s’achève sous nos yeux, c’est la Préhistoire des hommes (…) Un vœu pieux me dira-t-on. Non une exigence de survie ; et, de ce fait, la seule option réaliste. Ayant atteint ce stade avancé de son évolution, caractérisé par un si haut degré d’intégration globale, l’humanité ne peut plus qu’imploser ou se métamorphoser. » (Ibidem, p 303-5).

 

Impossible de dire mieux : c’est notre entière conviction d’écologistes.

 

C’est pourquoi, il est de la plus haute importance de mobiliser tous les citoyens du monde autour de l’exigence d’un accord international à la hauteur des besoins de l’humanité.

Un accord qui permette de limiter le réchauffement global à 2°C en diminuant rapidement et équitablement nos émissions de Gaz à Effet de Serre.

Soit -40% par rapport à 1990 d’ici 2020 pour les pays riches, et une aide à la réduction de leur part pour les autres pays, aide dont le montant est estimé à plus de 100 Milliards d’€ par an. C’est le prix de la « dette écologique » contractée par les pays riches à l’égard du reste du monde depuis 150 ans.

C’est aussi la condition pour parvenir à une réduction globale de 80% d’ici 2050, impérative pour limiter le réchauffement et son emballement catastrophique.

 

Contribution Climat Energie : oui, mais à quelles conditions ?

 

Payer plus d’impôts : personne n’aime cela. Mais si c’est pour le maintien de conditions de vie supportables pour tous, qui peut raisonnablement s’y opposer ? Les adversaires de principe de cette Contribution ne répondent en rien aux enjeux qui sont à son origine : désamorcer la bombe climatique en réduisant vite et massivement nos émissions de gaz à effet de serre.

 

Il y a cependant deux conditions à cela :

 

-Que cet impôt constitue réellement une incitation à faire évoluer notre mode de vie et de consommation.

 

-Qu’il soit équitablement réparti.

 

Cela signifie concrètement qu’il a vocation à voir son produit décroître dans le temps : au fur et à mesure que le mode de consommation des Français évolue dans le bon sens. Il ne peut donc par exemple remplacer la taxe professionnelle ou un autre impôt à vocation pérenne.

 

Cela signifie aussi que son produit doit être intégralement utilisé pour aider ceux qui en ont le plus besoin à faire évoluer leur consommation. Cet impôt doit être redistributif pour faire reculer les inégalités, faute de quoi se creuserait une « fracture écologique » déjà à l’œuvre. Le chèque vert qui doit en être la contrepartie doit aller à ceux qui en subiraient un réel préjudice parce que leur pouvoir d'achat est déjà trop faible et que leurs besoins de déplacement sont vitaux.

 

C’est au regard de ces deux conditions que les écologistes jugeront le projet du gouvernement. Rappelons que les députés Verts avaient déposé une proposition de loi répondant à ces 2 conditions : n°1623, consultable en ligne sur le site www.assemblee-nationale.fr.

 

Journées d'été des Verts et d'Europe Ecologie à Nîmes, 20 au 22 août :

 

Quelques échos :

 

Nous nous sommes retrouvés à 4 des Hautes-Pyrénées (Christine Dumartin-Dupiol, Yannick Gautier, Jean-Marc Luce et Henri Lourdou) dans une ambiance très chaude climatiquement, mais très sereine politiquement. Avec une participation de plus de 2000 personnes pour une infrastructure prévue pour 1300 maximum, les organisateurs ont fait des miracles !

Comme toujours le programme des ateliers, forums et plénières était très riche, le casting brillant, et beaucoup s'est dit en plus en-dehors de ces séances de travail.

 

L'essentiel et l'urgent : Copenhague, les régionales et l'avenir d'Europe Ecologie.

 

  1. Copenhague : c'est le sommet mondial de la dernière chance pour désamorcer la bombe climatique.

Il est donc de la plus haute importance que chacun d'entre nous s'implique dans la sensibilisation d'un maximum de gens sur cet enjeu et sur la nécessité de faire pression sur les gouvernements avant et pendant ce sommet, du 7 au 18 décembre. C'est un impératif de survie pour la civilisation : le mot d'ordre « écologie ou barbarie » est pleinement justifié. Voir propositions sur les sites Verts et Europe Ecologie.

  1. Les régionales de mars 2010 : ça va vite arriver, soyons prêts !

Il semble clairement établi qu'il y aura partout (ou presque : le sort de Poitou-Charentes semble discuté devant le « pressing » de Ségolène sur les élus Verts, mais les adhérents Verts ne semblent pas devoir y céder) des listes autonomes « Europe Ecologie » au 1er tour. Le seul vrai débat est sur la préparation du 2d tour : s'agit-il seulement d'arriver en tête de la Gauche au 1er, ou de garder les régions à Gauche au 2d ? Ce second enjeu semble plus important : il ne s'agit pas de « prendre une revanche » sur le PS, mais de l'obliger, lui et les autre partenaires, à prendre réellement en compte nos priorités.

Sur la composition des listes et la campagne : il a été établi qu'il fallait aller le plus vite possible tout en garantissant le maximum de transparence et de légitimité.

Concrètement : un Comité d'Animation et de Pilotage (CAP) mixte Verts-non Verts dans chaque région avec un Comité national pour arbitrer et harmoniser en donnant un cadre et une dynamique communs.


  1. L'avenir d'Europe Ecologie

Faut-il structurer, et de quelle façon ? La coexistence avec les Verts : comment la gérer ?

Daniel Cohn-Bendit a proposé d'instituer une adhésion et de lancer une collecte en s'appuyant essentiellement sur le site réouvert. La première proposition a fait discuter : l'avantage essentiel qu'elle aura sera de poser la question du fonctionnement démocratique qu'un fonctionnement trop informel ne permet pas.

La coexistence non institutionnalisée avec les Verts devra durer au moins jusqu'à l'été prochain : le résultat des régionales servira d'indicateur sur la nécessité d'aller plus loin et comment. D'ores et déjà on perçoit des différences de comportement entre eux qui veulent élargir encore le rassemblement et ceux qui souhaitent s'en tenir là (Verts...mais aussi non-Verts qui veulent préserver leur nouveau pré carré !)

F De Rugy (un de nos 3 députés) a opportunément fait remarquer que ce n'était pas avec 8000 adhérents Verts et 10 000 signataires Europe Ecologie (dont environ 4000 Verts) qu'on pouvait gérer un électorat de 2 800 000 électeurs !

Elargissons-nous donc sans complexes !

Henri LOURDOU, le 23 août 2009.

Publié dans politique nationale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article